Je te plumerai la tête

Soumis par HashtagCeline le lun 03/02/2020 - 21:40
"Tous savent mon attachement à Papa Lou - j'appelle ainsi mon père. Ils pourraient me charrier : " La fille à son Papa ! La tit'princesse, gâtée, pourrie, a son daddy adôôôôôré!" Mais pas du tout."
#ClaireMazard

 

C'est le premier roman de Claire Mazard que je lis. J'ai envie, depuis bien longtemps, de lire La mort du noyer (Seuil Jeunesse, 2013) parmi la cinquantaine de titres qu'elle a publiés. Mais je n'ai pas eu l'occasion jusqu'à présent.

C'est donc avec Je te plumerai la tête que je découvre cette autrice. Grâce à un récit bien ficelé, elle nous montre et démonte les mécanismes de la manipulation à travers la figure d'un père qui n'en est un que de nom.

On tourne les pages de cet album de famille complexe avec un sentiment de malaise grandissant... 

 

#QuatrièmeDeCouv'

 

Depuis l’enfance, Lilou voue une admiration sans bornes à son père. Elle ne lui trouve aucun défaut. Depuis que la mère de Lilou est hospitalisée, le duo père/fille est plus soudé que jamais. À la demande de son père, Lilou rentre aussitôt après le lycée chaque soir. C’est lui aussi qui lui a conseillé, pour son bien, de cesser de se rendre à l’hôpital : à quoi bon consacrer trop de temps à cette mère fragile ?
Avec tact, les amis de Lilou, qui s’inquiètent pour elle, vont l’aider à appréhender qui est réellement ce père envoûtant, sûr de lui et omniprésent.

Comment se sortir des griffes du pervers narcissique qui se trouve être votre propre père ? Un thriller psychologique bluffant et nécessaire.

 

#LeLoupDansLaBergerie

 

Aujourd'hui, on parle beaucoup de cette pathologie du "pervers narcissique". Difficile à identifier, elle l'est d'autant plus que ces personnes agissent la plupart du temps dans le cadre familial. Je dois bien dire que le sujet m'attirait très fortement. C'est à la fois inquiétant mais assez fascinant. Et forcément, ça m'intéresse.

Ici, Claire Mazard fait le choix judicieux de le traiter à travers une relation père-fille. Avec Lilou, on découvre peu à peu ce père qui agit de façon étonnante. Soufflant le chaud et le froid, enjoué puis cassant, séducteur quoi qu'il arrive, quel que soit son public comme un acteur en représentation perpétuelle.

Le fait que l'on suive le point de vue de Lilou fait que l'on doute nous aussi. Qui manipule? Qui est manipulé? On en apprend un peu plus au fil des pages. Cette mère malade, isolée par son cancer mais pas seulement, ce père qui cherche à protéger mais après tout... Est-ce bien cela qu'il cherche à faire?

On doute, sans arrêt. Car ce ne sont pas des actes graves qui se produisent mais une multitude de petits riens au quotidien qui pris un par un ne semblent pas importants. Et pourtant, mis bout à bout, ils détruisent et font du mal.

Claire Mazard parvient à nous décrire tout cela grâce à un récit qui prend le temps de le faire. Petit à petit, les indices sont là, s'accumulent indéfendables, inexcusables. Et ce père sensé aimer, rassurer, protéger devient un prédateur, un danger.

Ce roman m'a convaincue, tenue en haleine. J'avais parfois du mal à comprendre Lilou, face à sa mère notamment, mais en même temps, adolescente manipulée, avait-elle d'autres choix que de suivre son père malgré ses doutes? Lilou va devoir défaire tous les mécanismes, tous les fondements de son éducation. Elle va aussi mener l'enquête au coeur de sa maison, de sa famille pour faire la lumière sur tous les aspects obscurs et mystérieux de sa vie. C'est assez glaçant de découvrir avec elle l'horrible vérité. On voudrait se tromper, nous aussi. Mais non.

C'est un thriller haletant, qui interroge et pousse à regarder autour de soi avec un autre oeil, peut-être plus averti moins naïf. Sans voir le mal partout bien évidemment !  

Instructif, passionnant et assez inquiétant, on referme ce roman avec un drôle de sentiment mais je vous garantis, qu'une fois plongé.e.s dedans, vous ne verrez plus passer le temps !

 

#PourQui?

 

Pour ceux et celles qui aiment les thrillers psychologiques.

Pour ceux et celles qui aiment les enquêtes familiales.

Pour ceux et celles qui pensent que les apparences sont souvent trompeuses.

Pour tous et toutes à partir de 14-15 ans.

 

Auteur
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
512
Prix
17.95 €
Langue
Français

#VosCommentaires

#OnContinue ?

L'échappée
Après Les chiens, Allan Stratton explore une autre sorte de peur : celle de l'autre.
#lechappee, #allanstratton, #milan, #pagetuners, #amour, #manipulation
Miettes (humour décalé) Miettes (humour décalé)

"Bonjour, euh... Bonsoir tout le monde...

Vous l'avez lu sur le programme, mon numéro s'appelle "Miettes".

Mais... si vous vous attentez à un truc sur les croissants, le pain, la…
#miettes(humourdecalé), #stephaneservant, #courttoujours, #nathan

La petite vache qui grimpait aux arbres La petite vache qui grimpait aux arbres


#lapetitevachequigrimpaitauxarbres, #gemmamerino, #kaleidoscope

Plein gris Plein gris

“Quand je me retourne, le visage de Victor est blême. Il a posé une main sur sa bouche, ses yeux sont agrandis d’horreur, comme dans un film.
- C’est ma faute ! J’ai laissé ouvert quand je…
#pleingris, #marionbrunet, #pocketjeunesse, #agencecomj

La tête sous l'eau
L'histoire d'une famille déjà éprouvée qui va devoir faire face à une tempête de sentiments...
#latetesousleau, #olivieradam, #robertlaffont, #collectionr
Vous retiendrez mon nom Vous retiendrez mon nom

“J’arrivais pas à croire qu’elle était morte. Je pensais qu’en descendant la rue, j’allais la trouver dans la cage d’escalier de son immeuble, en train de bavarder avec Joyce et Khedima. Je lui…
#vouretiendrezmonnom, #fannyabadie, #syrosjeunesse

Moins bête
"Aujourd'hui, j'ai appris que mes parents s'aimaient avant ma naissance. C'est un peu ma préhistoire"
#moinsbête, #regislejonc, #sebastienjoanniez, #pastel, #off, #ecoledesloisirs
Les mots fantômes Les mots fantômes

"Lilas a soudain l'impression qu'elle n'est pas seule. L'adrénaline inonde ses veines. Elle scrute chaque recoin de la pièce, tentant de percer l'obscurité en plissant les yeux. Un pull qui traîne…
#lesmotsfantomes, #davidmoitet, #didierjeunesse

Nos jours perdus Nos jours perdus

(...) ils marchent en silence. Ensemble mais chacun dans leur bulle. Gina ressent un malaise diffus s’emparer d’elle. Elle pense “Ce sera quoi nos souvenirs de nos…
#magnardjeunesse

Lettre à toi qui m'aimes Lettre à toi qui m'aimes

"On a laissé flotter un long moment sans rien dire, à regarder le plafond et à se repasser la conversation. Là-dessus, tu as murmuré l’une de tes citations préférées :

“C’est comme ça qu’…
#lettreatoiquimaimes, #juliathevenot, #sarbacane