Regarder l'orage dans les yeux

Soumis par HashtagCeline le ven 01/09/2023 - 16:04

“Je ne sais pas si je serai capable de le lui dire un jour. De le lui dire, pas de le lui avouer.
On n’avoue pas un amour, ce n’est ni une faute ni un crime. On le clame, on le murmure, on le chante, on le fredonne. On en imprègne le creux du cou de l’être aimé, comme un parfum, on parfume l’autre de son amour. On le glisse entre ses lèvres, on nourrit l’autre de son amour.”

 

#CécileAlix

Voilà encore un nom qui ne vous est pas inconnu si vous jetez un œil à ce blog de temps en temps. A(ni)mal (Slalom, 2022), Six contre un (Magnard Jeunesse, 2018), La Street (Magnard Jeunesse, 2020) ou encore Loudmila et la montagne volante (Poulpe fictions, 2022)…

Des titres tous différents mais qui m’ont tous chacun, à leur façon, touchée.
Et cela a encore été le cas pour Regarder l’orage dans les yeux qui paraît chez Rageot paré d’une magnifique couverture au titre dardant ses éclairs dans le ciel nuageux.


Pénélope, l’héroïne de ce roman, m’a tour à tour fait rire, fait réfléchir, un peu fâchée parfois (ça arrive aussi) mais surtout, beaucoup beaucoup émue.
Et de fait, je ne peux que vous recommander grandement ce texte sensible et drôle qui, comme l’autrice en a fait son secret, aborde des thèmes forts avec intelligence.

 

#DeQuoiÇaParle?

Pénélope est en colère contre beaucoup de choses et en premier lieu son père, Orion (ce nom ne s'invente pas) qui a refait sa vie avec une autre femme. Pénélope ne lui parle plus. Et puis, pour le reste, elle est un peu misanthrope et selon sa mère, a un comportement schizoïde ("tendance pathologique d'un être à s'attacher à sa vie intérieure, à l'encontre du monde extérieur").
Mais elle va devoir mettre tout ça de côté car sa mère (Ariane) a décidé de partir en immersion chez les Papous (elle est ethnologue globe-trotteuse). C'est ainsi que Pénélope qui habite Lyon va s’installer à Libourne chez son père pour 11 mois. Non mais c'est quoi ce plan ?
La jeune fille est bien décidée à rester de marbre. Oui mais ( il y a un mais)....
Une fois sur place, sa carapace ne va pas tarder à se fissurer notamment en rencontrant sa demi-sœur Tess (oui, elle a une petite sœur de 4 ans! Elle avait occulté cette information). Et puis il va y avoir Adam, Edmée, Maëlle et Alice. Autant de bouleversements qui vont faire voir à Pénélope la vie autrement. Il était temps…

 

#ÔRageÔDésespoir...

C’est un vent frais qui vous souffle au visage quand vous ouvrez ce roman. Cécile Alix, avec la voix de Pénélope, nous entraîne dans le tourbillon des pensées de l’héroïne qui n’a pas sa langue dans sa poche. Est-ce sa colère qui la fait ainsi bouillonner et déborder ? Sans aucun doute. Il n’empêche qu’on se prend vite d’amitié pour cette jeune fille qui a décidé de rester fâchée, campée sur ses positions. On la comprend même si parfois on voudrait qu'elle sourit.
Si je n'étais pas à convaincre du talent et de la belle plume de l’autrice, j’avoue qu’elle m’a ici surprise par son humour et ses punchlines bien senties. C’est une re-découverte. Et ça m’a fait un bien fou ! Merci ! (Même si cela m'a coûté une nuit).
Pourtant, Cécile Alix aborde des sujets plus que sensibles : le divorce, la solitude, la vie dans la rue, la quête de soi, la famille recomposée, l'orientation sexuelle, l'amour à sens unique…
Mais elle parvient à tout traiter, tout imbriquer sans que cela tombe à plat.
On suit donc le cheminement de notre héroïne qui, je dois bien l’avouer, est quand même particulièrement bien entourée. Margherita, sa tante excentrique et pétillante, Adam, son ami bienveillant et enjoué, Edmée, qui cache un grand coeur sous de grands airs et puis d’autres qui vont aussi jouer un rôle dans l’acceptation de soi de Pénélope. Je passerais bien une soirée avec eux, dans sa sublime chambre sous les étoiles ou dans l'atelier de Leslie.
La jeune fille qui, au début de cette histoire, trouvait son existence un peu morne, va apprendre à vivre et à s’aimer au contact des autres et en s’ouvrant au monde.
Par certains aspects, peut-être que cela semblera trop idéal (la famille recomposée de son père peut-être ou les relations que Pénélope arrive à nouer) mais je trouve qu’il faut aussi montrer que la vie est peut-être simple parfois. Et qu’il suffit de la regarder autrement, d’accepter ce qu’on veut nous offrir et donner aux autres. Moi, j’ai aussi aimé que l’autrice montre cette jeune fille en souffrance qui se ferme alors que tout ou presque autour lui tend la main. Tout en sachant que Cécile Alix nuance. Chacun a ses chagrins à porter mais décide de les gérer, de les accepter différemment. Il faut du temps. Les personnages sont assez justes ni tout noir ni tout blanc.

Vous l'aurez compris, j'ai vraiment passé un excellent moment en compagnie de tous les personnages de ce livre que je n’ai pas réussi à lâcher, prise au jeu des émotions de Pénélope.
Une énergie folle et communicative se dégage de ce récit et je ne peux que vous inviter à le découvrir.
Et c'est au final plus profond qu'il y paraît. Alors foncez !

 

#PourQui?

Pour ceux et celles qui sont en colère.
Pour et celles qui veulent faire de belles rencontres.
Pour ceux et celles qui se cherchent.
Pour ceux et celles qui aiment la musique car, je ne l'ai pas précisé, mais les chapitres portent des titres de chansons pour une playlist éclectique et à écouter !

Pour tous et toutes à partir de 13 ans.

 

Regarder l'orage dans les yeux
Coup de cœur !
Auteur
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
352
Prix
15.00 €
Langue
Français

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Le jour où on a retrouvé le soldat Botillon
"Grand-Mamie me dit alors qu'un régiment c'était mille hommes. Entre 1914 et 1918, un régiment, c'était aussi mille morts. Un tiers des 1 400 000 Français tués lors de la Première Guerre mondiale l'…
#lejourouonaretrouvelesoldatbotillon, #hervegiraud, #thierrymagnier
La sans-visage La sans-visage

“Rien n’était normal et tout était normal. Tout ce qui était anormal avait commencé depuis le début, alors maintenant, c’était normal. Je ne sais pas comment l’expliquer.”


#lasansvisage, #louisemey, #ecoledesloisirs, #medium
Moi et mon...
Deux jolis livres pour les tout-petits. (Lus, approuvés et même goûtés)
#moietmonchat, #moietmoncamion, #sarbacane, #carolinefontaineriquier
Le labyrinthe vers la liberté
Chez Hélium, à chaque fois que j'ai ouvert un roman, cela a été une belle découverte. Comme avec Le labyrinthe de la liberté...
#lelabyrinthedelaliberte, #deliasherman, #helium, #voyagedansletemps, #esclavage, #fantastique
Bulles, Bestiaire imaginaire de la mer
"Toute ressemblance avec un poisson existant ou ayant existé est purement fortuite."
#bullesbestiaireimaginairedelamer, #laetitialesaux, #didierjeunesse
La fille sur le toit
"Deux mots, deux sifflements, deux crachats. (...) Bien articulés, bien pesés. Totalement déplacés dans sa bouche, totalement incongrus. (...) Mais ils jaillissent comme des poignards."
#lafillesurletoit, #anneloyer, #echos, #gulfstream
Lise et les hirondelles
Lise a 13 ans, l'âge de l'insouciance. Mais en temps de guerre, l'insouciance n'a pas sa place.
#liseetleshirondelles, #sophieadriansen, #nathan, #lireenlive, #histoire, #secondeguerremondiale
Comme deux frères Comme deux frères

" Il y a des photos de lui dans chaque pièce de l'appartement. Ma mère fait tous les plateaux télé pour parler de lui, encore et encore. S'emballe à chaque lettre anonyme qui lui annonce avoir vu…
#commedeuxfreres, #emmanuellerey, #didierjeunesse

Cass Crépuscule Cass Crépuscule

“Il arrivait à Cass de se sentir triste, des genres de nuages dans le coeur, imbibés de pluie.
À l’évidence cette histoire d’amnésie les faisait gonfler : ses amis pouvaient s’enorgueillir d…
#casscrepuscule, #joannerichoux

#Bleue
Dans le monde d’Astrid et Silas, tout doit être sous contrôle. Il n’est pas permis de manifester le moindre signe de douleur ou de tristesse qui trahirait une faiblesse intolérable aux yeux de la…
#amour, #courage, #manipulation, #réseauxsociaux, #sentiments