Robert Cormier

Soumis par HashtagCeline le lun 15/10/2018 - 22:20
J’ai découvert cet auteur avec son roman A la brocante du cœur : un choc.
#UnAuteur

Robert Cormier n’est plus de ce monde mais il laisse derrière lui des romans exceptionnels qui mettent à nu les aspects les plus noirs de l’âme humaine. Ses héros n’en sont pas toujours et les apparences y sont souvent trompeuses. Je n’ai jamais refermé un de ses romans sans être complètement sonnée. Robert Cormier frappe juste à chaque fois. Et j’ai bien l’intention de lire l’intégralité de sa bibliographie. J’ai encore quelques heures de lecture devant moi et sans aucun doute, des moments tout aussi magnifiques que terribles à vivre en sa compagnie.

#DeuxTitres

 

Je vais ici présenter les deux derniers romans que j’ai lus de l’auteur: La balle est dans ton camp paru en 1993 et De la tendresse paru en 1999. Avant ça, j’ai lu avec beaucoup d'émotion A la brocante du cœur et Je suis le fromage (qui n'est malheureusement plus édité actuellement), deux romans très déstabilisants mais grandioses. Moins frais dans mon esprit, je préfère ne pas en parler au risque de mal le faire. Mais je vous invite à les lire, sauf si vous n’aimez pas les histoires dérangeantes.
 

#LaBalleEstDansTonCamp

 

Henry n’a pas une situation familiale évidente.
Son frère, Eddy, est mort renversé par une voiture et depuis, à la maison, c’est difficile. Son père est en pleine dépression et ne travaille plus. C’est la mère d’Henry qui les fait vivre, soutenue par le petit salaire que gagne Henry à l’épicerie de M. Hairston.
Ce patron est loin d’être un homme charmant. Il ne cesse de critiquer ses clients, de tenir des propos racistes et se comporte en tyran avec son entourage. La seconde guerre mondiale n'est pas si loin et l’horrible M. Hairston, avec ses propos antisémites, semble bien nostalgique de cette sombre période.
En parallèle, Henry fait la connaissance de Monsieur Levine, un rescapé de la shoah qui travail au sein d’un atelier de réinsertion. Une relation un peu privilégiée s’instaure entre Henry et le vieil homme mutique.
Malgré lui, Henry, affaibli par les épreuves de sa propre vie, va être manipulé par son odieux patron… Jusqu’où ira-t-il ?
 
Pendant toute ma lecture, j’ai été sous tension. En fait, c’est un peu le cas dans tous les romans de l’auteur. On sent le drame venir. On ne veut pas forcément qu’il arrive mais en même temps, vu comment l’auteur conduit son récit, peut-on vraiment l’éviter ?
Les thèmes abordés sont forts : deuil, dépression, antisémitisme, racisme plus largement, manipulation, violence… Rien ne nous est épargné.
Robert Cormier enclenche une mécanique implacable dès le départ. Les personnages sont saisissants, l’ambiance vraiment pesante et on a la gorge serrée à l’approche du dénouement.

Pendant ma lecture, j’ai du m’arrêter à certains moments. C’était trop dur… Mais c’est tellement prenant et bien écrit !

C’est aussi très émouvant. Henry et son histoire nous touchent mais c’est surtout celle de ce vieil homme qui est la plus poignante.

Il y a une grande force dans ce texte et peut-être un peu plus de lumière que dans les autres, même si ce que je raconte là ne le laisse pas forcément imaginer.
Un texte essentiel !
 

#DeLaTendresse

 

Eric Poole a 18 ans et sort d’une institution spécialisée dans laquelle il a été détenu pendant 3 ans pour les meurtres de sa mère et de son beau-père. Enfin, officiellement… car le jeune homme, sous ses airs de gentil garçon, cache aussi d’autres crimes pour lesquels un inspecteur tenace cherche à le coincer.
Lorelei Cranston est une jeune fille de 13 ans. Mais physiquement, elle semble plus âgée. Elle vit avec sa mère et un beau-père, encore un, moins violent que les précédents mais pas forcément plus correct. Sa mère ne lui a jamais offert une vraie stabilité, changeant régulièrement d’hommes et de lieux d’habitation. De fait, Lorelei est une jeune fille un peu perturbée qui n’a pas de véritables repères.
Lorelei et Eric se sont déjà rencontrés par le passé mais par le plus grand hasard.

Aujourd’hui, si leurs chemins se croisent à nouveau c’est parce que Lorelei l’a voulu. C’est elle qui s’est mis en tête de revoir Eric. Elle va parvenir à ses fins, sans bien saisir le danger qu’elle encourt. Tous les deux sont paumés. Ils cherchent « de la tendresse », sans mettre la même chose derrière ce mot. Tous deux, à vouloir la trouver, vont se perdre.

Ce texte est extrêmement déstabilisant. Les deux personnages principaux sont déroutants. Eric Poole, on s’en fait une idée assez nette dès le départ. C’est un tueur, froid et calculateur.

Lorelei, en revanche, est plus difficile à cerner. D’un certain côté, elle semble innocente et naïve mais de l’autre elle apparaît très sûre d’elle et très libérée, côté sexualité notamment. Très vite, elle nous étonne par son comportement incompréhensible et presque déviant.

On se retrouve donc entre deux personnages que l’on a du mal à comprendre, qu’on ne peut pas vraiment plaindre et qui nous troublent profondément. Mais c’est aussi ça qui fait la force de ce texte. Car plus on avance, plus on se demande : ensemble ou séparément, jusqu’où iront-ils ? En parallèle, on suit l’enquête et les stratagèmes de l’enquêteur bien décidé à empêcher Eric Poole de commettre de nouveaux crimes. Y arrivera-t-il ? On l'espère car on sent que sans lui, le pire est à venir.

Vous l’aurez compris, ce roman est singulier et très noir.
De la tendresse, vous n’en trouverez pas dans ce texte où se mêlent innocence et perversité. Ames sensibles s’abstenir. 
 

#PourQui?

 

Pour ceux et celles qui aiment les histoires sombres, très sombres.

Pour ceux et celles qui aiment les histoires qui finissent mal.

Pour ceux et celles qui aiment être bousculés.

Pour les lecteurs et les lectrices à partir de 15 ans qui n'ont pas peur de lire des textes qui dérangent.

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Nos mains en l'air
"- Je n'ai jamais rencontré d'autres gangsters, mais je suis à peu près sûre que vous êtes le plus mauvais cambrioleur de l'univers."
#nosmainsenlair, #colinepierre, #lerouergue, #doado
L'homme qui voulait rentrer chez lui
"Jeff et son frère Norbert ont trouvé un fugitif dans la cave de leur immeuble. Est-ce un migrant ? Un criminel en cavale ? Un malade mental ? Impossible à dire."
#lhommequivoulaitrentrerchezlui, #ericpessan, #ecoledesloisirs, #mediumplus, #romanado
Petite Bébé est fachée
Vous ne connaissez pas encore Petite Bébé ? Malgré sa mauvaise humeur, vous allez l'aimer, vous verrez.
#petitebebeestfachee, #stephaniedemassepottier, #luciecalfapietra, #sarbacane
La fée sous mon lit
"Le soir, avant que les rêves ne m'emportent, j'aime bavarder avec la fée sous mon lit."
#lafeesousmonlit, #rosalindebonnet, #didierjeunesse
Le bungalow a des crocs
" Les vacances commençaient pourtant bien pour mon frère, mes cousins et moi. À la location d’été, il y avait même un bungalow rien que pour nous ! On allait pouvoir rigoler jusqu’à pas d’heure avec…
#lebungalowadescrocs, #annabellefati, #qinleng, #sarbacane, #exprim
Monsieur Nourse et la vie (mode d'emploi) Monsieur Nourse et la vie (mode d'emploi)


#monsieurnourseetlaviemodedemploi, #monsieurnourse, #christiandemilly, #alicedenussy, #grassetjeunesse

Meurtre mode d'emploi (à l'usage des jeunes filles)
“Pip savait beaucoup de choses, (...) ; elle savait que “hippopotomonstrosesquipédaliophobie” était le terme technique pour désigner la peur des mots trop longs, elle savait réciter par coeur les…
#meurtremodedemploialusagedesjeunesfilles, #meurtremodedemploi, #hollyjackson, #casterman, #letsread
Petit Renard
Petit Renard tombe, tombe... La dune se rapproche... et quand il atterrit, ça fait : POUF !
#petitrenard, #edwardvandevendel, #marijetolman, #albinmicheljeunesse
Les enfants des Feuillantines Les enfants des Feuillantines

“- Combien d’enfants avez-vous à votre charge?

Désirée plissa les yeux. Elle détestait cette question. La réponse suscitait toujours des exclamations d’horreur et…
#lesenfantsdesfeuillantines, #celiagarino, #sarbacane, #exprim

Quand vient la vague
Je vous annonce une tempête d'émotions avec ce roman écrit à quatre mains.
#quandvientlavague, #manonfagetton, #jeanchristophetixier, #rageot