Bandiya, la fille qui avait sa mère en prison

Soumis par HashtagCeline le ven 08/06/2018 - 16:08
Une grand-mère, une mère et une tante braqueuses? La vie famille de l'héroïne sort de l'ordinaire!
#CatherineGrive

 

Voici le premier roman que je lis de Catherine Grive. Pourtant, ce n’est pas une autrice qui débute. De ce que j’ai pu en voir, elle a l’habitude de s’attaquer à des sujets pas forcément trop évidents. C’est également le cas dans Bandiya La fille qui avait sa mère en prison.
 

#RésumonsUnPeu

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la famille de Zoé est atypique. Elle vit avec son père et son grand-père. En soi, rien de bien original. Ce qui l’est en revanche un peu plus, c’est que sa mère, sa grand-mère et même sa tante sont en prison.
Et c’est un peu une tradition familiale chez les femmes. Elles sont braqueuses de mère en fille.

Au milieu de tout ça, Zoé, qui n’a que 14 ans, est un peu perdue. Entre les visites au parloir et son quotidien de collégienne, elle a parfois du mal à tout gérer. Elle nous le décrit avec ses mots, avec humour aussi.

La jeune fille s'interroge.
Doit-elle elle aussi suivre les pas de sa mère, de sa grand-mère (et même de son arrière grand-mère) ? Peut-elle choisir un autre chemin ? Peut-elle être une adolescente comme les autres ?

 

#LeCasseDuSiècle

 

Alors pour être honnête (oui j’essaie de l’être), j’ai commencé ce roman sans grande conviction. Le résumé m’avait semblé bizarre et le sujet ne me tentait pas plus que ça.

Ca commence bien me direz vous? Mais, comme quoi, quand je débute un livre moyennement motivée, cela se termine souvent par un très joli moment de lecture. Et c'est exactement ce qui passé avec Bandiya ! J'ai beaucoup aimé!

Y a t-il des romans jeunesse ou ado qui mettent en scène des mères (et là une grand-mère et une tante) emprisonnées? Je ne sais pas. Je n’en ai jamais lu en tout cas.

J’ai lu des récits avec des adolescentes ou adolescents emprisonnés, avec des hommes… mais des femmes? Non.
Donc, déjà, j’ai trouvé ça intéressant de traiter le sujet dans ce sens-là.

L’héroïne vit dans un monde où les hommes ont vécu auprès de femmes “gangsters”, des braqueuses. Aujourd’hui, ces hommes sont seuls puisque toutes les femmes de la famille sont incarcérées. L’héroïne, Zoé, nous explique même qu’elle est un "bébé prison". Elle est née là-bas et a vécu auprès de sa mère et des autres détenues jusqu’à ses deux ans.
Pour Zoé, sa vie, c’est tout ce qu’elle a toujours connu et c’est sa normalité.

C'est une jeune fille de 14 ans qui en paraît beaucoup moins. Elle n’a pas ses règles et les garçons ne l’intéressent pas. Elle se sent en décalage avec les autres filles de son âge. Comme si elle refusait de grandir. Comme si cela pouvait lui permettre de reculer les choix qu'elle aura elle-même à faire, de ne pas assumer cette féminité qui inclut l'option "braquage".

Zoé est très touchante.
Et son histoire familiale l'est aussi même si Zoé, encore enfant, n'a pas pu tout comprendre, entendre. On ne lui a peut-être pas tout dit non plus, pour la protéger.

Mais cette histoire familiale l’empêche aussi de vivre normalement. Zoé s’imagine devoir elle aussi suivre la même voie que les femmes de la famille. Pour ne pas décevoir sa mère, ne devrait-elle pas elle aussi commettre des vols et faire ses preuves?
Sauf que Zoé en est incapable… Pourtant, elle y réfléchit. Elle finit par ne plus penser qu'à ça.

Et puis, Zoé est en manque de repères. Elle souffre de l'absence de sa mère malgré le fait que son père, aidé de son grand-père, fasse de son mieux pour lui assurer un équilibre. Mais il faut bien avouer que son père est souvent débordé. La scène qui débute le roman le montre d'ailleurs assez bien.

Alors Zoé, un peu perdue au milieu de tout ça, se met à imaginer la suite. Elle parle beaucoup de vol, de casse mais vu son entourage, cela semble plutôt normal. Elle a grandi avec ça. Elle ne peut ignorer l'héritage familial mais doit-elle l'accepter? 

Ce qui est assez fort de la part de l'autrice, c'est qu'elle arrive malgré tout à garder une certaine légèreté . L'héroïne y est pour beaucoup mais c'est aussi grâce à d'autres personnages ( “Jacasse” le gardien de prison, Schouppe l’avocat, le père, le grand-père…) que l'insupportable devient un peu plus supportable. L'humour est très présent. Il est nécessaire pour ne pas se laisser abattre.

Et au final, ce roman se lit d'une traite. Avec son sujet qui sort de l'ordinaire, et son héroïne, braqueuse en herbe un peu paumée, on passe un très bon moment. 

Je vous invite fortement à découvrir Bandiya, la fille qui avait sa mère en prison, un roman qui parle de la prison, mais aussi de la famille et surtout de la quête de soi. 
 

#PourQui?

 

Pour ceux qui aiment les bandits.

Pour ceux qui aiment les histoires de famille compliquées.

Pour ceux qui ont le goût du risque.

A partir de 13 ans.

#Extraits

 

"C’est ça d’avoir une mère emprisonnée. Détenue, séquestrée ou incarcérée si on préfère, même si ce dernier mot, moi je ne le dis pas. Il me fait penser à « encastrée ».
Encastrée dans une voiture accidentée et dont on ne peut pas sortir. Encastrée dans un train dont les wagons sont pliés en accordéon. « Séquestrée » non plus si j’y pense, ce n’est pas le mot que j’utilise. Ni « détenue » ni « écrouée » ni « emprisonnée ». D’ailleurs je n’en parle pas."
p 41

"Elle me désigne mon box. J’attends de nouveau. Dans une prison, tu passes ta vie à attendre. Ce n’est pas pour rien que ça s’appelle aussi « maison d’arrêt ». Le temps, le corps s’immobilisent. "
p 82
 

Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
224
Prix
14.90 €
Note
7
Langue
Français

#VosCommentaires

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