Oeuf

Soumis par HashtagCeline le lun 28/12/2020 - 14:49

"Au moins une fois par soirée, David déclarait à Primrose :

- Je t’aime pas.

- Pareil, lui répondait-elle.”

#UneLongueHistoire

A l’époque où j’étais libraire, je me souviens encore avec quel enthousiasme la représentante de l’école des loisirs m’avait présenté ce roman. Bon, j’avoue, même si je lui faisais absolument confiance, ce titre ne s’était pas vraiment présenté comme priorité de lecture. C’était il y a fort, fort longtemps… Mais, ce livre, je l’avais quand même gardé dans un coin de ma bibliothèque.

En cette année si particulière, jalonnée de confinements, j’ai eu envie de me plonger dans des ouvrages laissés de côté bien trop longtemps. Voilà comment j’en suis arrivée à lire Oeuf de Jerry Spinelli, roman au titre et au résumé complètement improbables.

#QuatrièmeDeCouv'

“David voudrait juste qu’on le laisse tranquille. Que les choses soient claires : non, il n’a pas besoin d’amis. Ce dont il a besoin c’est d’une mère, et la sienne est morte il y a un an. Ce dont il n’a aucune envie c’est d’aller à cette stupide chasse aux oeufs de Pâques où l’emmène sa grand-mère.

Bon, c’est vrai que cette chasse se révèle plus originale que prévue. David trouve une morte dans la forêt : une fille cachée sous des feuilles, un oeuf dans la bouche. Il se sent tout de suite bien avec elle, alors il lui parle. Et il repart.

Et puis l’autre jour à la bibliothèque, avec qui David se retrouve nez à nez ? La Morte. Elle s’appelle Rose, elle a treize ans. C’est le genre de fille qui installe sa chambre dans une vieille camionnette pour échapper à sa mère voyante et timbrée. Son point fort : elle est on ne peut plus vivante.”

#AgressivitéAmicale

“Qu’y avait-il donc entre ces deux-là au juste? Une fille de treize ans et un garçon de neuf ans. Quel fil les reliait l’un à l’autre? Parfois ils avaient l’air d’avoir leur âge, parfois ils inversaient. Un jour on leur aurait donné à tous les deux neuf ans, un autre treize. Ils étaient tous les deux susceptibles, toujours prêts à râler pour rien.”

Voilà un passage du livre qui décrit parfaitement les deux héros, David et Primrose que vous allez rencontrer dans ce roman. Car oui, les deux personnages principaux de cette histoire sont en colère, chacun à leur façon. Ce qui les rend particulièrement agressifs envers presque tout le monde.

Il faut bien dire qu’ils ont toutes les raisons de l’être, en colère. 

David a perdu sa maman il y a un an et n’arrive tout simplement pas à l’accepter. Il vit avec sa grand-mère aimante avec qui il n’arrive plus à communiquer autrement qu’en l’envoyant balader. Son père, lui, est souvent en déplacement.

Primrose, elle, vit dans un van à côté de sa “maison” où sa mère, un peu “maboule”, pratique la divination prédisant à tous ceux et toutes celles qu’elle reçoit “une longue et heureuse vie”, même aux morts.

Les deux enfants vont se rencontrer dans des circonstances complètement incroyables et vont alors commencer à vadrouiller ensemble, souvent de nuit. 

Leur relation est explosive à coup de “je t’aime pas” et je te crie dessus. Mais cela ne les empêche pas de continuer à se voir et traîner l'un avec l'autre. Primrose joue à la grande mais reste une enfant. Ainsi, dans toutes les aventures où elle entraîne David, un peu malgré lui la plupart du temps, elle n’est pas forcément plus rassurée. Ensemble, ils vont faire un certain nombre d’expériences et se mettre un peu en danger. Malgré toute leur apparente animosité, ils se sont plutôt bien trouvés.

Ce roman est assez étonnant, je dois bien le dire. On ne sait pas trop où on va. Il y a des aspects assez drôles mais en même temps, c’est aussi très triste, très touchant.

Les contextes familiaux de David et Primrose ne sont pas faciles. On sent leur grande détresse à l’un et à l’autre qu’ils cachent sous une agressivité permanente. 

D’autres personnages apportent beaucoup d’émotion à ce roman comme la grand-mère qui tente de renouer le contact avec David, en vain. John Frigo, le vieil homme boîteux, un voisin de Primrose, qui les accueille régulièrement chez lui, en toute bienveillance. Et puis la maman de Primrose, déconnectée, présente physiquement mais pourtant absente de la vie de sa fille qui doit se débrouiller seule. 

J'ai vraiment lu Oeuf avec beaucoup d'intérêt et un grand plaisir, découvrant une histoire d'amitié hors norme et des personnages attachants malgré leur sale caractère. 

Ce texte est une belle surprise qui me donne envie de me plonger un peu plus sérieusement dans la bibliographie de Jerry Spinelli.

#PourQui?


Pour ceux et celles qui aiment les aventures nocturnes.

Pour ceux et celles qui aiment les histoires d’amitié étonnantes.

Pour ceux et celles qui aiment les romans qui parlent des difficultés de la vie.

Pour tous et toutes à partir de 9-10 ans.

#Merci


Merci à Pamela qui se reconnaîtra.

Oeuf
Collection
Public
Thème
Date de sortie
Nombre de pages
266
Prix
11.20 €
Langue
Français

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Dis ours, tu m'aimes ?
Moi oui vraiment, sans aucun doute, Canard et Ours je vous aime...
#disours, #johnjory, #benjidavies, #littleurban
Hugo de la nuit
« - Vous vous êtes fait mal, maman ? - Oui ! C’est affreux ! C’est piquant ! C’est glacé ! C’est brûlant ! - C’est la vie ! répliqua son fils d’un ton fataliste et subtilement satisfait. »
#fantome, #esprit, #aventure, #hugodelanuit, #bertrandsantini, #grassetjeunesse
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Se confronter à la différence est enrichissant. Florence Medina nous invite à le faire dans Direct du cœur grâce à Tim, son jeune héros qui fait la sourde oreille au monde qui l’entoure. Pourtant…
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Qui s'est bien brossé les dents ? Qui s'est bien brossé les dents ?

"Est-ce que le Prince s'est bien brossé les dents?

NON !

Hop hop !

Les dents et au lit le Prince !"


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