Flora Banks

Soumis par HashtagCeline le jeu 25/01/2018 - 20:57
J’avais envie de lire Flora Banks depuis longtemps. Rien à voir mais j’avais aussi en tête de tester la box Mille et un livres. Au mois de décembre dernier ( Noël = bonne excuse), j’en ai enfin commandé une (j’essaierai d’en parler sur le blog). Petite différence ce mois-là par rapport au concept de base, on pouvait choisir le roman qui nous serait envoyé. Flora Banks faisait partie des options possibles. Je n’ai pas hésité une seconde. Et depuis que je l’ai lu, je peux dire que mon choix était judicieux. Vraiment, aucun regret!
#RésumonsUnPeu...

Flora Banks a 17 ans. Elle est atteinte d’une amnésie antérograde. Toutes les deux heures, comme si on appuyait sur un bouton « reset », ses souvenirs immédiats s’effacent. Ses parents lui ont expliqué que lorsqu’elle avait dix ans, une tumeur s’était développée dans son cerveau. Lors de l’opération pour lui retirer, sa capacité à mémoriser s’est trouvée largement endommagée. Cet évènement, ainsi que tout ce qui a été ou est la vie de Flora depuis, est noté dans un cahier que la jeune fille peut relire dès qu’elle a besoin de se souvenir... c’est-à-dire, dans son cas particulier, plusieurs fois par jour. La vie est bien plus compliquée pour Flora que pour les autres adolescents de son âge. De fait, elle passe beaucoup de temps chez elle (dans sa chambre aux murs roses, au milieu de ses jouets d’enfant), sous la surveillance de ses parents. Malgré tout, elle essaie de se débrouiller. Pour cela, elle a développé son propre système pour avoir un minimum d’indépendance : elle écrit les choses qui lui semblent importantes sur papier mais surtout sur ses bras et ses mains. Elle les a sous les yeux en permanence et ne peut pas les perdre...

Des bribes de souvenirs sur sa vie d’avant ses dix ans lui reviennent régulièrement, notamment avec son frère, Jacob, qu’elle aime beaucoup. Il est aujourd’hui parti vivre à Paris. Au quotidien, Flora peut compter sur Paige, sa meilleure et seule amie. Elles se connaissent depuis qu’elles ont 4 ans.

Voilà donc un petit aperçu de la drôle de vie de Flora Banks.

Le roman débute par une soirée. Comme d’habitude, Flora a noté de nombreuses indications (basiques ou non) sur ses mains et ses bras. En vrac, elle pourra lire  « FETE » mais aussi « J’ai 17 ans », « Ne pas boire d’alcool » et « Drake s’en va. Le copain de P. » ou encore « FLORA », « sois forte » et « Cinéma avec Paige demain. Lui remonter le moral »

OK.Voilà à quoi doit faire face Flora : reconstituer le puzzle de sa vie en permanence.

Lors de cette fête, Flora ne va suivre aucun des conseils marqués sur sa peau. Elle va boire (pas trop mais un peu quand même), ne va pas être assez forte et ne pas vraiment remonter le moral de Paige, bien au contraire.

Pourtant, de cette soirée, va lui rester un souvenir, le premier depuis ses dix ans. Un souvenir fort, qui ne s’efface pas, comme le reste. Flora s’y accroche alors désespérément. Et ce souvenir va l’emmener, loin, bien loin de son cocon familial et de tous ses repères… enfin ceux qu’on a bien voulu lui donner. Jusqu’où va-t-elle aller?

#EncoreEtEncore...

Il n’y a pour l’instant que ce titre d’Emily Barr traduit en français. J’espère que cela ne s’arrêtera pas là car …

Flora Banks est un véritable coup de maître.

Ce roman a eu un effet immédiat sur moi. Dès les premières pages, j’ai su que j’allais l’aimer. J’adore ce genre d’histoire, qui touche à la mémoire et en l’occurrence ici, la perte de mémoire. Cela permet à l’auteure de nous faire imaginer n’importe quoi !

Avec Flora, on est immédiatement intrigué et subjugué. Malgré toutes les difficultés qu’elle rencontre, avec son innocente inconscience, sa vision sans cesse renouvelée du monde qui l’entoure, cette héroïne devient vite attachante, incroyable, intrigante, exceptionnellement différente.

Si la vie de l’héroïne nous semble déjà bien compliquée, on se doute que son histoire est encore plus complexe. Il y a de trop nombreuses zones d’ombre. 

La narration est juste parfaite. Cette répétition continue des petits mots de Flora (« Flora » « J’ai 17 ans », « Sois forte »…), de ses actions (lire son cahier, écrire des mots, refaire les mêmes gestes) donne un rythme très particulier à ce roman. On finit par vraiment s’identifier au personnage et à se mettre dans sa peau. C’est très habilement mis en place par l’auteure. C’est bluffant. Cela aurait pu alourdir le récit mais ce n’est pas le cas. Comme Flora, on se retrouve empêtré dans des répétitions, ne sachant plus ce qui a été fait, ce qui est arrivé, ce que l’on doit faire, ce qui s’est passé… C’est très très fort.

On est de fait toujours un peu sur le qui-vive. Le moindre détail a peut-être son importance ?

Tout le long de ma lecture j’ai émis des hypothèses diverses et variées sur l’histoire de Flora Banks. J’ai été menée en bateau par l’auteure. Et j’ai adoré ça !

Dans mon résumé, j’ai intentionnellement peu détaillé l’histoire. Ce que je décris se déroule sur le premier chapitre. Vous ne saurez donc pas grand-chose sur l’histoire à proprement parler de ce roman. MAIS je crois que c’est essentiel pour apprécier cette lecture. Je suis vraiment contente d’avoir lu Flora Banks sans que personne ne m’ait préalablement brouillé ou orienté l’opinion que j’aurais pu m’en faire. Et en cela, Casterman a parfaitement joué le jeu et très bien choisi le texte de la quatrième de couverture.

Alors, comme moi, laissez-vous surprendre par la formidable aventure de Flora Banks au pays de sa mémoire !

 

Juste parce qu’il faut toujours que je trouve quelque chose à redire ( #jamaiscontente ) 

Si je devais mettre un seul petit bémol, ça serait peut-être… le dénouement. C’est frustrant car je ne peux rien en dire, forcément. Mais cette toute petite frustration est liée à mes propres goûts de lecture. J’aurais aimé que ça se termine autrement. Mais, mais, mais… cela reste un roman qui va effectivement faire une entrée fracassante dans la liste de mes coups de cœur.

 

#QuatrièmeDeCouverture

Voici le texte de la quatrième de couverture, parfaitement choisi :

 

DIX L'âge que j'avais quand mon cerveau s'est détraqué.

HUIT Années de validité de mon passeport.

SIX Le nombre de personnes qui me cherchent au Spitzberg, dans l'Arctique.

QUATRE L'âge auquel j'ai rencontré ma meilleure amie. Je ne dois plus jamais l'appeler, ni lui envoyer de SMS.

DEUX Deux cailloux noirs. L'un m'appartient, l'autre est à Drake. Je le rejoindrai, où qu'il soit.

UN Un souvenir. C'est tout ce qu'il me reste.

Coup de cœur !
Auteur
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
384
Langue
Français

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Rackette-moi si tu peux
Une déclinaison pour les primaires de la collection Les Graphiques chez Gulf stream.
#rackettemoisitupeux, #lesgraphiques, #sophieadriansen, #clerpee, #gulfstream
Je te plumerai la tête
"Tous savent mon attachement à Papa Lou - j'appelle ainsi mon père. Ils pourraient me charrier : " La fille à son Papa ! La tit'princesse, gâtée, pourrie, a son daddy adôôôôôré!" Mais pas du tout."
#jeteplumerailatete, #clairemazard, #syros
Tortues à l'infini
Je ne vais pas faire un article de dix pages (non, non) sur ce dernier John Green. Mais comme c’est un coup de cœur, j’avais envie d’en parler.
#amitié, #troublesobsessionnels, #disparition, #adolescence, #amour, #enquete, #johngreen
L'héritage de Judith Blackwood L'héritage de Judith Blackwood

“Elle poussa le battant, remercia une dernière fois le cocher et s’aventura sur le chemin. Très vite, elle fut avalée par l’obscurité. Pourtant le cocher resta de longues minutes sans bouger,…
#lheritagedejudithblackwood, #nathaliesomers, #didierjeunesse

Marie Colot Entretien avec... Marie Colot

La littérature ado est source de belles découvertes, toujours. Et en voici encore la preuve avec ce très beau roman signé Marie Colot. Sur un thème original, l'autrice nous raconte l'histoire…
#edenfilledepersonne, #mariecolot, #actessudjunior

La fille sans nom La fille sans nom

"Je me déteste moi. Oh, qu'est-ce que je me déteste ! Je ne suis qu'une fille sans nom, une esclave sans maître. Je manque de tout, même de courage et je n'ai rien. Je ne suis rien."…
#lafillesansnom, #maellefierpied, #lecoledsloisirs, #mediumplus

Le Jeu D'Hiroki Le Jeu d'Hiroki

"Hiroki n'y croyait toujours pas : Kogen avait fini par se lancer. Mais comment ? C'était, en théorie, parfaitement impossible."


#lejeudhiroki, #ericsenabre, #didierjeunesse, #monmarquepageplus
Entretien avec...Joanne Richoux
Si vous venez faire un tour de temps en temps par ici, vous savez tout le bien que je pense de Joanne Richoux. Je suis tombée sous le charme de tous ses romans qui m'ont tour à tour bouleversée,…
#joannerichoux, #desaccordee, #gulfstream, #echos
Meurtre mode d'emploi (à l'usage des jeunes filles)
“Pip savait beaucoup de choses, (...) ; elle savait que “hippopotomonstrosesquipédaliophobie” était le terme technique pour désigner la peur des mots trop longs, elle savait réciter par coeur les…
#meurtremodedemploialusagedesjeunesfilles, #meurtremodedemploi, #hollyjackson, #casterman, #letsread
Oscar Goupil : A London mystery Oscar Goupil : A London mystery

"- Attendez ! Vous vous voulez dire que les autres tableaux...parlent aussi ?

Je me sentis défaillir (...)...je n'y comprenais rien.

- Cher ami, je vais finir par croire que vous…
#oscargoupil, #alondonmystery, #camilleguénot, #edlromans, #lecoledesloisirs