Thornhill

Soumis par HashtagCeline le lun 10/02/2020 - 21:02
"Ça m'a pétrifiée d'entendre ces bruits. Je pouvais sentir la peur serpenter de ma nuque jusqu'en bas de mon dos tandis qu'une sensation familière transperçait mes os. Je n'arrive pas à y croire. Qu'est-ce que je vais faire maintenant?"
#LongueAttente

 

Thornhill me nargue avec sa couverture sombre et magnétique depuis bien avant sa sortie.

Je savais, j'en étais certaine, ce livre était fait pour moi !

Enfin, il est venu rejoindre ma bibliothèque. Je l'ai commencé en me disant : "Allez, tu jettes juste un oeil, pour voir..." Mais une fois lancée dans l'histoire, impossible de le lâcher. Thornhill n'aura pas fait long feu entre mes mains.

En revanche, le souvenir de cette lecture risque de me hanter pendant longtemps...

 

#QuatrièmeDeCouv'

 

Mary a habité là pendant des années. Entre ses murs, elle a vécu les pires moments de sa vie. Ella, elle, ne peut s’empêcher d'observer cet étrange endroit depuis sa chambre. La nuit, elle se demande ce qu’il cache. Certains ne voient en lui qu’un vieil orphelinat. D’autres sont au courant de son secret… Mais tout le monde connaît son nom. Thornhill

 

#EntréeInterdite

 

Avez-vous eu l'occasion d'avoir ce roman entre les mains?

Non? Alors, je vous laisse aller en librairie ou bibliothèque pour le regarder.

C'est ce qu'on appelle un livre-objet. C'est un roman qui se touche et se regarde avant toute chose.

La couverture est magnifique et totalement représentative de l'intérieur : noire, inquiétante et attirante malgré tout. La tranche noire, elle aussi, nous met également dans l'ambiance. Et puis, on l'ouvre et on comprend tout de suite que Thornhill ne sera pas une lecture comme les autres et que l'on doit, avant de se lancer, bien réfléchir aux conséquences.

L'originalité de ce livre ne tient pas juste à cette première impression, ce premier contact.

Très vite, on comprend que la narration est atypique faite d'un texte qui laisse parfois la place au dessin. Elle se joue sur deux époques et chacune d'elle est amenée de manière différente.

Le passé, l'année 1982, nous raconte, sous forme de journal intime, le quotidien de Mary. Ce sont des pages écrites, sans illustration. L'adolescente nous livre un terrible témoignage. Elle nous décrit la vie compliquée, seule face aux nombreuses brimades notamment de l'une de ses camarades qui la harcèle, dans l'orphelinat de Thornhill.

Le présent, 2017, est dessiné. Ici, à l'inverse, pas de texte excepté les articles de journaux que va trouver la jeune fille que l'on suit dans cette partie de l'histoire. Il s'agit d'Ella qui vient d'emménager dans la maison en face de Thornhill. La fenêtre de sa chambre mansardée lui offre une vue imprenable sur l'orphelinat condamné. Elle passe beaucoup de temps seule, son père étant très pris par son travail et sa mère n'est plus de ce monde. Tout cela, on le comprend petit à petit.

Les deux jeunes filles sont très émouvantes car malgré la différence de temporalité, elles ont un point commun : leur grande solitude.

Mary est livrée à elle-même face à la grande difficulté dans laquelle elle se trouve. Personne ne semble voir ou vouloir voir le harcèlement dont elle est victime. Mary est seule, seule avec ses poupées, tentant de surmonter cette souffrance, dans le sanctuaire de sa chambre, bien fermée à clé.

Ella, elle, on la voit évoluer seule et éprouvée par l'absence de sa mère dont les photos tapissent les murs de sa chambre. On ne la voit jamais intéragir avec quelqu'un dans sa maison. Un ou deux mots laissés par son père pour lui dire qu'il ne rentrera pas dîner, nous donne des indices. La solitude transparaît dans les illustrations.

A chaque fois que l'on passe d'une époque à l'autre, il y a une double page noire. Elle permet la coupure temporelle, elle marque le changement mais elle est surtout très oppressante.

Car Thornhill est oppressant.

Tout mais absolument tout dans ce livre contribue à nous mettre dans un état d'inquiétude, de malaise, d'angoisse qui ne fait que grandir, de la couverture, au contenu en passant par les pages de garde jusqu'à la fin.

Et les pages, elles, se tournent, vite. Le récit de Mary se mêle au film muet de la vie d'Ella.

Et soudain, l'une fait son apparition dans la vie de l'autre. Ella qui ne cesse d'observer ce grand bâtiment y aperçoit une silhouette... Qui est-ce? Ella va alors chercher à découvrir ce que cache cette batisse abandonnée, condamnée. Elle y est attirée de façon incontrôlable et surtout elle veut savoir ce que lui veut cette jeune fille mystérieuse qui semble l'y attendre. Elle s'y rend malgré les panneaux d'interdiction d'entrer.

Je ne vais pas tout vous raconter (j'ai peut-être déjà trop dit de choses) mais vraiment, Thornhill est une expérience de lecture extraordinaire. Pour ma part, cela faisait longtemps que j'avais lu quelque chose comme ça.

Cette alternance de texte et de sans texte est tout simplement époustouflante ! Cela crée une tension telle que l'on ne peut relâcher ni ses nerfs ni lâcher le livre.

Il faut que l'on sache ce que cache Thornhill, il faut que l'on sache ce qui va arriver à Ella et surtout à Mary. Le dosage entre le texte et l'image, la progression narrative sont parfaits et justes. Durant ma lecture, je devais avoir l'air d'une folle, tournant les pages de façon frénétique, un peu hallucinée dans l'attente de cette fin qu'en même temps je redoutais.

Graphiquement, c'est une réussite. Le dessin, tout en noir et blanc, est d'une beauté à couper le souffle. On ne respire d'ailleurs plus à certains moments...

Pam Smy voulait nous faire peur, c'est réussi. Je ne vous parle pas des grattements de porte, des poupées désarticulées, du jardin abandonné, ...

J'ai attendu pour découvrir ce livre. Je suis sûre que je vais l'offrir, le relire, le conseiller et le garder en tête pour l'éternité... 

 

#PourQui?

 

Pour ceux et celles qui aiment les très beaux livres.

Pour ceux et celles qui aiment les romans atypiques.

Pour ceux et celles qui n'ont pas peur d'avoir peur.

Pour ceux et celles qui veulent vivre une expérience hors du commun.

 

Pour tous et toutes à partir de 13-14 ans.

 

Coup de cœur !
Auteur
Collection
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
544
Prix
19.90 €
Langue
Français

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Petit Renard
Petit Renard tombe, tombe... La dune se rapproche... et quand il atterrit, ça fait : POUF !
#petitrenard, #edwardvandevendel, #marijetolman, #albinmicheljeunesse
Des sauvages et des hommes Des sauvages et des hommes

"Edou avait passé plusieurs nuits à ne pas dormir, essayant de discipliner ses pensées. Dans le monde que cette pancarte et ce programme venaient de créer, tout semblait s'être écroulé pour être…
#dessauvagesetdeshommes, #anneliseheurtier, #casterman

Du haut de mon cerisier
"Moi, je suis en prison, comme si j'avais été arrêtée par Scotland Iard, sauf que les barreaux sont en brouillard et que mes compagnons de cellule se sont tous déjà enfuis."
#duhautdemoncerisier, #paolaperetti, #gallimardjeunesse
Tous différents tous pareils (dossier Page des Libraires)
Parler du handicap avec humour sans tomber dans le cliché, mettre en scène la différence avec décence et sans tabou, c’est le pari réussi de Nos cœurs tordus de Séverine Vidal et Manu Causse, et…
Un si petit oiseau
"Dieu est absent des champs de bataille", a écrit Blaise. Il est aussi absent des accidents de la route.
#unsipetitoiseau, #mariepavlenko, #flammarion
J'ai envie qu'on m'aime
"Personne ne sait ce que c'est l'amour, et on s'en fout, l'important, c'est ce qu'on vit, ce qu'on ressent, ce qui vibre en nous".
#jaienviequonmaime, #magaliwiener, #lerouergue, #doado
Flora et Ulysse : Les Lumineuses Aventures
"Cela commence, comme toute bonne histoire de super-héros, avec un accident tragique aux conséquence inattendues !"
#floraetulysse, #katedicamillo, #lesgrandespersonnes
En route ! En route !


#enroute, #isabellesimon, #kilowatt

Panique à Gémelia Panique à Gémelia

"- Tout d’abord, retenez bien ceci, mes petites canailles : aucune enquête ne résiste au jeune Ivan Lorpalou ! Non, ce n’est pas assez… enfin vous voyez, quoi. Pas assez spectaculaire. D’…
#paniqueagemelia, #bettypiccioli, #etincelles, #gulfstream

Le vallon du sommeil sans fin
Quelle joie de retrouver Arjuna Banerjee, le détective des rêves et Christopher Carandini, son assistant, pour une nouvelle enquête !
#levallondusommeilsansfin, #ericsenabre, #didierjeunesse, #taimarclethanh, #lederniersongedelordscriven