En émois

Soumis par HashtagCeline le lun 14/09/2020 - 09:48

"Des coups d'épaule et de poings sur ce foutu morceau de cuir.

Des larmes roulent. Il ne voit plus rien maintenant.

La sueur coule en ruisseaux le long de son corps fiévreux.

Les sanglots coincés dans la gorge s'échappent.

Cris ou pleurs. Peu importe.

Il n'est plus que rivière."

#LectureInopinée

Je n'avais pas spécialement prévu de lire ce roman.
J'avais pourtant vu passer sa couverture sans jamais vraiment y prêter plus d'attention.
Et puis, à la médiathèque, je l'ai eu physiquement entre les mains (j'aime mon boulot pour ça, voir les retours des lecteurs et lectrices, découvrir des titres sur lesquels je n'ai pas forcément pris le temps de m'attarder...).
Et là, je suis tombée sous le charme car ce livre est beau. Le titre est poétique et attirant. La couverture, signée Cyril Pedrosa (oui, quand même) est juste sublime. Et puis l'intérieur réserve aussi des surprises avec son jeu de couleurs et ses illustrations cachées.
Alors je l'ai commencé. Et là, impossible de m'arrêter. Je l'ai lu d'une seule traite, séduite par l'objet puis très vite happée par l'histoire.

#QuatrièmeDeCouv'

"Dans les collines de Provence, au coeur de l'été.
Elle doit donner à boire aux bêtes, aider ses parents au magasin pour la saison touristique, garder son frère... Sa respiration à elle, c’est d’aller se baigner au lac avec ses amis. Mais au bord du lac, il y a un garçon. Lui, il voudrait avoir une chance de croire en ses rêves de volley. Et il bouillonne. Il est prêt à exploser. Il veut partir, loin du collège où il a trop subi la loi des harceleurs, et loin de sa famille, qui n’entend ni ses souffrances ni ses désirs. Et s’ils se croisent, ce ne sera pas sans friction..."

#ÉtéBrûlant

Ce roman se lit assez vite. Sa construction narrative jouant sur l'alternance des voix permet une rapidité de lecture, offre une grande fluidité et force l'envie de poursuivre, de savoir, de comprendre.
Il y a les moments que l'on passe avec Jeanne. Cette jeune fille qui se languit sous la chaleur de cet été caniculaire. Entre ses grasses matinées, les baignades au lac avec Gwen, son meilleur ami et les coups de main à la boutique de ses parents, les journées défilent. Avec elle, c'est un été pour réfléchir mais aussi profiter. Tout est écrit à la première personne.
Il y a aussi ces moments en compagnie d'un garçon. Il n'est pas clairement nommé autrement que "le garçon" et pour tout ce qui le concerne, c'est écrit à la troisième personne. Les passages qui parlent de lui sont très froids, comme à distance. Il faut dire que, par contraste avec la vie de Jeanne, celle de ce garçon est dure, violente. Nous le suivons donc dans la moitié des chapitres. Entre ceux-ci, à intervalles réguliers, sont insérées des pages roses. Si la couleur annonce de la douceur et de l'amour, c'est tout l'inverse qu'on y trouve. Ce sont des flash-back qui racontent l'enfer du garçon, ses déceptions, ses désillusions au collège et aussi à la maison. Pourtant, il a des rêves, des capacités mais la vie semble s'acharner à lui faire abandonner.
J'ai trouvé très intéressant ce jeu narratif. Rien ne semble lier Jeanne et le garçon mais évidemment, l'histoire de l'une et de l'autre vont finir par se croiser. Je n'en dis pas plus.
Ce beau roman mêle des problématiques adolescentes classiques (amitié qui évolue, amour naissant...) à d'autres plus fortes et difficiles. Le sujet central ici est le harcèlement que subit "le garçon". Pour celui-ci vient s'ajouter une situation familiale très compliquée qui l'isole et l'affaiblit encore plus. Je suis toujours épatée de voir que j'arrive à me laisser entraîner, surprendre sur un sujet que j'ai pourtant l'impression d'avoir déjà pas mal vu traité. Mais non, ici encore Anne Cortey parvient à en parler avec originalité, justesse et émotion.
Dans ce roman, il y a deux illustrations. Deux doubles-pages magnifiques, vibrantes aux couleurs chatoyantes qui marquent deux moments importants du récit. Il n'y en a que deux mais elles irradient et traduisent toute l'intensité de ce texte. Cyril Pedrosa, avec le talent qu'on lui connaît, a su parfaitement mettre en images les mots d'Anne Cortey.

Je crois que vous aurez saisi l'impression que m'a laissé "En émois". Finalement, le titre résume parfaitement l'état dans lequel m'a mise ce livre.
Je vous invite donc vivement à découvrir l'histoire de Jeanne et du garçon.

#PourQui?

Pour ceux et celles qui veulent prolonger l'été.

Pour ceux et celles qui cherchent un texte émouvant mais aussi très percutant.

Pour ceux et celles qui cherchent un roman qui aborde le harcèlement.

Pour tous et toutes à partir de 13-14 ans.

En émois
Auteur
Illustrateur
Collection
Public
Date de sortie
Nombre de pages
158
Prix
13.50 €
Langue
Français

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Pëppo
Un coup de coeur pour ce roman qui allie humour, émotion et système D !
#peppo, #severinevidal, #bayardjeunesse
Après les vagues Après les vagues

"Rien n'égale la douceur de se blottir l'un contre l'autre, à écouter le remous de nos coeurs comme le jeu des vagues."


#apreslesvagues, #sandrinekao, #grassetjeunesse, #emerveillements
Moi et mon...
Deux jolis livres pour les tout-petits. (Lus, approuvés et même goûtés)
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La seizième clé
"Seize, seize, seize... Du jour où il s'était mis à compter, Oswald avait su que le seize serait pour lui un nombre à part. Un talisman? Une malédiction? Après toutes ces années, il hésitait encore."
#laseiziemecle, #ericsenabre, #didierjeunesse
Le dernier sur la plaine
" Ses lèvres s'entrouvrent, elle avale un peu d'air pour dire à voix haute cette vérité qu'elle a entendu bien des fois de la bouche des anciens : - Dire le nom, c'est commencer l'histoire..."
#lederniersurlaplaine, #nathaliebernard, #thierrymagnier, #tomhaugomat
Milly Vodovic
Remarquable, ce texte l’est pour moi à bien des égards. Ne serait-ce déjà que pour sa splendide couverture illustrée par Jeanne Macaigne et sa tranche bleue ciel… Mais le contenu est aussi à la…
#millyvodovic, #nastasiarugani, #editionsmemo, #grandepolynie
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Ni prince ni charmant Ni prince ni charmant

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Il faut que je vois Louis et que lui parle.

Il faut que je vois Amina et que je lui parle.

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"- Ah bah c'est vrai que ça saute pas aux yeux, faut vraiment avoir fait dix ans d'études pour savoir que je suis grosse, hein, pensa à son tour Ninon."
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Lettre à toi qui m'aimes Lettre à toi qui m'aimes

"On a laissé flotter un long moment sans rien dire, à regarder le plafond et à se repasser la conversation. Là-dessus, tu as murmuré l’une de tes citations préférées :

“C’est comme ça qu’…
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